Chapitre Chapitre 6. RĂ©vĂ©lation d’inceste et conflit de loyautĂ©. Jacques ArgelĂšs. Dans (2020), pages 67 Ă  78. Chapitre. Auteur. Sur un sujet proche. Le concept de loyautĂ© et son corollaire, le conflit de loyautĂ©, sont souvent Ă©voquĂ©s par les professionnels de la protection de l’enfance, plus particuliĂšrement lorsqu’un enfant
Le conflit de loyautĂ© est un des flĂ©aux psychologiques pour les enfants dont les parents se sĂ©parent. Tout divorce, mĂȘme exemplaire, risque de confronter l’enfant Ă  ce conflit Ă©troitement liĂ© Ă  la culpabilitĂ©. Les enfants jusqu’à 12 ans, sont trĂšs vulnĂ©rables Ă  ce processus qui n’est pas une consĂ©quence de la fixation de la rĂ©sidence chez l’un ou l’autre des parents. Le conflit de loyautĂ© est attachĂ© Ă  la souffrance ou Ă  l’orgueil ressentis par le parent qui subit la sĂ©paration, celui qui ne l’a pas initiĂ©e ou ne la souhaite pas, que ce soit le parent rĂ©sidant qui a la rĂ©sidence principale ou pas. L’enfant va se fondre dans l’émotionnel de son parent en souffrance, en abandon, victime. Il vivra de la culpabilitĂ© s’il s’autorise Ă  aimer et Ă  prendre du plaisir avec l’autre parent, celui qui est vĂ©cu comme responsable et fautif. Il a le sentiment de trahir le parent malheureux et victime. Pour fuir cette culpabilitĂ©, il peut devenir insupportable avec le parent tenu responsable ou inventer des prĂ©textes pour ne plus aller en week-end ou en vacances avec ce parent. Ce sentiment qui est instinctif chez l’enfant va disparaĂźtre ou perdurer selon l’état d’esprit et l’attitude du parent victime, s’il est en guerre avec l’autre ou en reconstruction personnelle. Ce conflit est frĂ©quent chez les enfants ayant au moment de la sĂ©paration entre 6 et 12 ans et dont les parents n’ont pas ou quasi pas de relations, ne communiquent pas ou plus. MĂȘme si l’enfant voit rĂ©guliĂšrement ses deux parents, l’absence de relations entre eux le confrontera Ă  ce conflit. Il arrive que ce conflit soit exacerbĂ© quand le parent victime, le plus souvent la mĂšre, n’arrive pas Ă  admettre qu’un mauvais conjoint peut ĂȘtre un bon parent. MĂȘme si elle ressent un sentiment de trahison, c’est l’adulte, la femme qui est trahie et non les enfants. La douleur, la colĂšre et l’égo prĂ©fĂšrent conclure que l’autre est devenu mauvais. Un mauvais conjoint devient un parent nuisible, ce qui est clairement dit Ă  l’enfant en mots ou dans les dĂ©cisions, dans les actes. L’enfant vit donc un calvaire au quotidien, si le conflit de loyautĂ© se vit envers le parent absent victime. Ou Ă  chaque droit de visite et pour les vacances, si la loyautĂ© se vit envers le parent ayant la rĂ©sidence principale. Il vit le dĂ©sarroi, la jalousie, la souffrance du parent quittĂ© et victime. Il se doit donc d’ĂȘtre infernal ou indiffĂ©rent envers le parent bourreau, qui ne sait plus comment gĂ©rer une telle situation. De plus, lorsqu’un nouveau couple ou une famille recomposĂ©e surgit dans la vie du parent bourreau situations aujourd’hui plutĂŽt banales, frĂ©quentes, et souhaitables l’enfant peut vivre un double dĂ©sarroi. Il risque d’ajouter Ă  ce conflit de loyautĂ©, un sentiment de rejet ou d’abandon et/ou de jalousie envers le parent et la nouvelle famille.
placementfamilial, enfant place, famille d'accueil, belgique, protection de l'enfance, conflit de loyaute, relation equipe educative-famille RĂ©sumĂ© : Quand il s’agit de venir en aide Ă  un enfant ou Ă  un ado en difficultĂ©s, l’aide Ă  la jeunesse travaille en prioritĂ© avec ses parents qu’elle soutient dans leur rĂŽle Ă©ducatif. 1Nous allons porter une attention particuliĂšre sur un aspect bien spĂ©cifique en protection de l’enfance dont l’impact est souvent sous-estimĂ©, la parole de l’enfant en accueil familial. Nous voulons comprendre ce que ressentent les enfants concernĂ©s par une mesure de protection de l’enfance et pour lesquels la Convention internationale des droits de l’enfant prĂ©voit dans l’article 12 que l’enfant capable de discernement » puisse exprimer librement son opinion sur toute question l’intĂ©ressant, ses opinions Ă©tant dĂ»ment prises en considĂ©ration eu Ă©gard Ă  son Ăąge et Ă  son degrĂ© de maturitĂ© ». 2Les lignes directrices relatives Ă  la protection de remplacement pour les enfants RĂ©solution adoptĂ©e par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies vont cette direction, l’article 98 stipule Les enfants bĂ©nĂ©ficiant d’une protection de remplacement devraient avoir accĂšs Ă  une personne de confiance Ă  qui ils peuvent parler en toute confidentialitĂ©. » 3Malheureusement, les pratiques courantes ne reflĂštent pas toujours ces recommandations. DĂšs que les enfants sont retirĂ©s de leur famille, des milieux carenciels et placĂ©s dans une famille les interventions se focalisent sur les points suivants les parents qui souffrent de la sĂ©paration, soit qu’ils demandent de l’aide afin d’augmenter leurs compĂ©tences parentales, soit qu’ils se rĂ©voltent contre les mesures de placement qu’ils trouvent injustes, soit qu’ils abandonnent, se rĂ©signent, les familles d’accueil, qui sont demandeurs de soutien, de conseil, de mĂ©diation et qui souvent vivent mal les problĂšmes liĂ©s au partage des enfants, les interactions particuliĂšrement conflictuelles et douloureuses, inhĂ©rentes Ă  la double parentalitĂ© entre famille d’accueil et parents d’origine, entre parents sĂ©parĂ©s et leur entourage familial et autres interactions entre famille d’accueil et intervenants, entre divers intervenants, entre les instances judiciaires et les concernĂ©s nĂ©cessitant des mĂ©diations frĂ©quentes. 4Nous constatons que les disponibilitĂ©s des intervenants sont frĂ©quemment absorbĂ©es par les attentes rĂ©ciproques Ă  l’égard des relations ambivalentes et conflictuelles au niveau des adultes. Nous allons donc interroger nos pratiques quant Ă  la participation des enfants aux dĂ©cisions qui affectent directement leur vie. L’importance de l’expression des enfants 5MalgrĂ© les nombreuses recherches sur les consĂ©quences de la double parentalitĂ©, trop souvent, les intervenants psychosociaux mais aussi les instances judiciaires estiment que le mode de substitution rĂ©sout les problĂšmes des enfants ayant subi des carences affectives l’enfant se retrouve dans une famille d’accueil qui rĂ©pond Ă  ses besoins primaires d’affectivitĂ©, ses besoins matĂ©riels et devient tuteur de rĂ©silience » si sa famille d’accueil entoure l’enfant de stabilitĂ© affective qui le sĂ©curise » Cyrulnik 1999 elle remplit une fonction parentale fondamentale et devient figure d’attachement. Des Ă©tudes allemandes Brisch 2003 soulignent qu’un enfant peut obtenir la sĂ©curitĂ© affective par une figure d’attachement secondaire qui reprend les fonctions des figures primaires non disponibles. Donner Ă  l’enfant la sĂ©curitĂ© de base, la stabilitĂ© et la structure dont il a besoin et ainsi rĂ©pondre aux besoins primaires des enfants est une mission noble que la famille d’accueil assume et pour laquelle nous lui devons toute notre estime. Mais l’enfant placĂ© se trouve confrontĂ© Ă  bien d’autres dĂ©fis, dont la double parentalitĂ© et les conflits de loyautĂ© qui en dĂ©coulent. Aux consĂ©quences parfois traumatiques d’une sĂ©paration d’autres inquiĂ©tudes se rajoutent. Le placement d’un enfant risque de bouleverser d’une maniĂšre dramatique son histoire de vie. 6Les enfants sont prĂ©occupĂ©s par leur situation et ne restent pas indiffĂ©rents Ă  ce qui se passe dans le contexte du placement familial. Mais sommes-nous conscients des questions qu’ils se posent, des angoisses et attentes auxquelles ils sont exposĂ©s dont ils n’osent parler ? 7MĂȘme si les modĂšles familiaux changent parfois plus vite, que nos capacitĂ©s Ă  nous les approprier, les besoins affectifs des enfants semblent ĂȘtre universels et intemporels, se trouvant Ă  la base d’un dĂ©veloppement Ă©motionnel sain les besoins de liens des relations affectives et relationnelles constantes, sĂ»res et sĂ©curisantes Bowlby 1983 ; Spitz 1946, 1965 ; les besoins cognitifs stimulation etc. ; les besoins sociaux en relevant les besoins de communication afin que l’enfant puisse se situer dans son histoire, sa biographie dans un monde qu’il comprend et qui doit le comprendre. 8MĂȘme si nous savons que l’enfant n’est que rarement demandeur d’aide directement, les recherches Maslow 1970 ; Rotter 1954 ; Bandura 1977 et les pratiques en psychothĂ©rapie ont montrĂ© que le sentiment d’ĂȘtre acteur de sa vie influe positivement sur l’estime de soi de l’enfant. Se sentir compĂ©tent et reconnu par autrui, pouvoir influencer positivement une situation, dĂ©tenir le sentiment d’efficacitĂ© personnelle Bandura 1977 sont Ă  la base d’un dĂ©veloppement psychique sĂ©cure. L’importance d’un accompagnement qualitatif 9Toutes les Ă©tudes actuelles le confirment communiquer ses opinions, influer sur les dĂ©cisions, ĂȘtre acceptĂ© et se sentir sujet entendu et respectĂ© sont des facteurs permettant l’émergence de la construction identitaire et plus particuliĂšrement de l’estime de soi. Les recherches en rĂ©silience soulignent certains facteurs de la participation pouvant avoir un impact positif sur la protection de l’enfant, impact bĂ©nĂ©fique sur sa construction psychique rĂ©ussi comprendre sa situation de vie C’est la raison pour laquelle je me trouve ici » ; vivre l’auto-efficacitĂ© Je peux avoir une influence active sur ma vie » ; trouver un sens de la vie Je prĂ©fĂ©rerais ĂȘtre chez mes parents, mais ici, dans ma famille d’accueil, je me sens protĂ©gĂ© dans une relation affective, stable et significative ». 10Quel que soit l’ñge de l’enfant, il a des sentiments et opinions par rapport Ă  sa situation personnelle. Il devrait donc ĂȘtre entendu dĂšs le dĂ©but sur les questions qui le concernent sans pour autant le dĂ©passer. La communication avec l’enfant sur sa situation qu’il subit renforce les liens avec l’accompagnateur. Les entretiens avec les enfants leur procurent la reconnaissance, l’estime et l’affection dont ils ont besoin. 11Cet accompagnement, centrĂ© sur l’enfant, devrait ĂȘtre aussi le rĂŽle des intervenants professionnels, et non pas celui de la famille d’accueil. En effet, la fonction de la famille d’accueil n’est pas thĂ©rapeutique mais celle de construire une relation affectueuse avec lui. Elle ne peut pas porter ce rĂŽle, non pas parce qu’elle n’en aurait pas les compĂ©tences, mais elle se retrouverait de suite en rivalitĂ© accrue avec les parents, rivalitĂ© qui de toute façon est dĂ©jĂ  pesante. De plus, par conflit de loyautĂ©, l’enfant n’ose pas toujours communiquer tous ses soucis Ă  sa famille d’accueil ni Ă  ses parents. Les frontiĂšres des deux systĂšmes familiaux doivent ĂȘtre claires Minuchin 1974. Les parents et les familles d’accueil ont des rĂŽles bien prĂ©cis dans la communication avec les enfants. 12Il est important que la relation d’accompagnement professionnel et thĂ©rapeutique puisse se faire dans la continuitĂ©, elle devrait ĂȘtre fiable afin que l’enfant puisse sentir la confiance de pouvoir s’y engager David, Merlet, Sermot, Torres 2008. 13L’enfant a besoin de quelqu’un qui soit avec lui, engagĂ© dans une relation qui lui apporte Ă©coute, parole, soutien, regard » David 1989. En tant que figure d’attachement c’est la famille d’accueil qui rĂ©pond primairement Ă  ses besoins, mais pour certaines questions qui relĂšvent de la mĂ©diation entre l’enfant et ses parents Ă  titre d’exemple, il est important de rappeler que l’accompagnateur devrait ĂȘtre porteur de ce rĂŽle thĂ©rapeutique Coum 2010. 14 Accompagner l’enfant, c’est utiliser un espace intermĂ©diaire oĂč il peut montrer, Ă  sa façon, ses dĂ©sirs et ses craintes, ce qu’il peut Ă©prouver, ce dont il doit se protĂ©ger » David, Merlet, Sermot, Torres 2008. 15Afin de pallier aux souffrances liĂ©es au fait de vivre deux attachements le lien aux parents et Ă  la famille d’accueil, induisant les conflits de loyautĂ© Ă©prouvants, l’intervenant professionnel essayera donc de donner la parole aux enfants. Comment l’enfant peut-il trouver une issue Ă  cette souffrance, Ă  la pression de devoir choisir entre deux familles au point de se sentir coupable. 16Les questions que devraient se poser les accompagnateurs sont multiples Donnons-nous la parole Ă  l’enfant ? De quelle maniĂšre l’enfant vit-il ressent-il le partage parental ? ConnaĂźt-il la cause du placement ? Quelles sont les questions qu’il se pose sur la durĂ©e de la mesure ? De quoi souffre-t-il ? De la perte de ses amis, d’autres personnes auxquelles il Ă©tait attachĂ© ? Quels sont ses rĂȘves, ses espoirs, ses attentes, ses souhaits ? Comment envisage-t-il la rencontre avec ses parents ? Ose-t-il parler de ses conflits de loyautĂ©, des reproches qu’il ressent de ses figures de lien quant Ă  son souhait d’attachement parfois ambivalent et mal compris par ses deux familles ? 17Cette rĂ©flexion nous amĂšne donc vers des approches qui encouragent l’enfant Ă  s’exprimer. Et vers la question de quelle maniĂšre nous pourrions savoir ce que l’enfant ressent vraiment. 18Mais souvent l’accĂšs aux Ă©motions, le plus logique, le plus direct et a priori, le plus facile, n’est pas pris en compte. Il semble Ă©vident que l’accĂšs direct se fait par le dialogue avec l’enfant. 19De quelle maniĂšre pourrons-nous aider l’enfant Ă  vivre dans ce monde dans lequel il partage ses parents et ses parents se le partagent ? 20Nous devrions l’écouter quand tout semble bien marcher dĂ©terminer les facteurs porteurs de cette situation est significative lors des premiers signes d’inquiĂ©tude et de souffrance, lorsque la souffrance de l’enfant est Ă©vidente, lors de l’apparition de troubles. Il faudrait cependant Ă©viter d’attendre l’arrivĂ©e des premiers troubles, l’épargner des consultations thĂ©rapeutiques alors que nous aurions pu ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s dĂšs le dĂ©but du placement et ainsi pu les Ă©viter. 21Une recherche de l’universitĂ© de Siegen Allemagne, rĂ©alisĂ©e Ă  l’aide de centaines d’interviews auprĂšs de jeunes et adultes placĂ©s en famille d’accueil souligne l’importance d’ĂȘtre attentif Ă  la parole de l’enfant. 22Les interviews ont montrĂ© que les enfants et les jeunes arrivent mieux Ă  surmonter les charges psychiques, s’ils participent aux dĂ©cisions qui influencent d’une maniĂšre dĂ©terminante leur vie, s’ils ressentent que leurs dĂ©sirs et leurs angoisses sont entendus et si un adulte compĂ©tent et confiant leur explique ce qui va se passer et les raisons. 23Par analogie au modĂšle progressif de Petersen 1999 il est indispensable d’informer les enfants et les jeunes des projets de vie, d’une maniĂšre adaptĂ©e Ă  leur niveau de dĂ©veloppement, de valoriser leurs dĂ©sirs, leurs craintes et leurs opinions ; de nĂ©gocier des dĂ©cisions en partenariat ou bien de les laisser dĂ©cider d’une maniĂšre autonome ; de solliciter leur accord pour toutes dĂ©cisions, mĂȘme s’il existe des raisons valables de prendre ces dĂ©cisions Ă  l’encontre de leur volontĂ©. Deux accompagnateurs pour une mĂȘme intervention auprĂšs de l’enfant 24Il s’agit d’une dĂ©marche engagĂ©e par un service de placement familial, SEFIA au Luxembourg, comme outil permettant de donner la parole Ă  l’enfant. L’approche consiste dans l’accompagnement thĂ©rapeutique par deux intervenants, assumant des rĂŽles diffĂ©rents mais complĂ©mentaires. 25Le premier accompagnateur a la fonction d’aborder le placement dans la globalitĂ© d’une prise en charge thĂ©rapeutique. Pour l’enfant il porte en lui la position de la famille d’accueil, des instances judiciaires, de ses parents, qui a le pouvoir de le retirer de sa famille d’accueil, de le sĂ©parer de ses parents. Il est souvent rendu responsable de sa souffrance car il occupe, aux yeux de l’enfant, de la famille d’accueil, des parents une toute puissance. Il reprĂ©sente la mesure de placement, souvent judiciaire, il explique aux parents qu’il peut signaler au Tribunal de la Jeunesse s’il est convaincu que la santĂ© psychique de l’enfant est en danger. Toutes ces incertitudes incitent l’enfant Ă  ĂȘtre mĂ©fiant. Les fonctions de cet accompagnement. 26Le second accompagnateur a pour fonction principale d’intervenir au niveau des interactions conflictuelles latentes ou manifestes des familles d’accueil et des parents. Il les invite Ă  des entretiens qui se font aussi Ă  la demande d’une des familles. Il peut Ă©largir ces rencontres Ă  l’entourage familial et professionnel. Il est le rĂ©fĂ©rent de l’enfant et a une relation privilĂ©giĂ©e avec lui. Les rencontres avec lui sont amĂ©nagĂ©es en fonction de ses besoins. L’enfant est partagĂ© mais a peur de partager son dĂ©sespoir, ses peines, ses attentes déçues, ses dĂ©sirs, ses craintes, ses rapports angoissants avec ses parents qui ont perdu leur place et la famille d’accueil ayant pris leur place. 27 Il s’agit de procurer Ă  l’enfant un terrain oĂč il peut exprimer ses dĂ©sirs et ses craintes Ă  l’égard de ses deux familles » David 1989. 28Il faut que ce rĂŽle soit bien clair, explicitĂ© aux parents et Ă  la famille d’accueil afin d’éviter des tensions. Il est en quelque sorte l’avocat de l’enfant, qui dĂ©fend ses intĂ©rĂȘts, qui essaie de le protĂ©ger contre les risques inhĂ©rents au placement familial. Ils Ă©changent sur les Ă©vĂ©nements survenus, sur les rencontres avec ses parents. L’enfant, prĂ©sent avec ses craintes, sa mĂ©fiance, ses espoirs, sa confiance, est encouragĂ© Ă  parler des rencontres qui l’ont troublĂ©. 29Les deux intervenants qui travaillent en Ă©troite connexion, se concertent, communiquent et revoient Ă  distance leurs observations. Ils doivent ĂȘtre capables de rĂ©flĂ©chir Ă  leur propre implication dans les relations multiples » David 1989. Pour ces enfants qui ont souvent vĂ©cu des ruptures de lien avec des personnes de confiance, la continuitĂ© dans l’accompagnement par une mĂȘme personne sur plusieurs annĂ©es est indispensable. 30Ainsi il faut une stabilitĂ© sĂ©curisante, une figure d’attachement qui puisse rĂ©pondre aux besoins des enfants. Si la figure d’attachement primaire n’est pas disponible ou bien si elle est dĂ©faillante, il est indispensable de trouver une figure d’attachement secondaire remplissant la fonction parentale fondamentale, une personne de l’entourage familial ou une famille d’accueil. Tout enfant devrait avoir le droit d’entretenir des liens durables avec au moins un adulte de rĂ©fĂ©rence.
Lenfant séparé de sa famille d'origine et confié à une famille d'accueil doit poursuivre sa construction entre deux modes de vie, avec des identifications en mosaïque. Quel est le rÎle de l'institution de l'accueil familial dans cette nouvelle expérience pour l'enfant ? Quel accompagnement thérapeutique lui propose-t-on, afin que les conflits de loyauté ne

Access through your institutionArticle originalQu’accueille la famille d’accueil ?What is really hosted by a host family?RĂ©sumĂ©Cette Ă©tude s’intĂ©resse aux raisons des Ă©checs du placement des enfants et adolescents en famille d’accueil. Elle met en Ă©vidence ce qui se rĂ©pĂšte dans les placements et ce qui se dĂ©place de la famille biologique Ă  la famille d’accueil et aussi en institution. L’étude est rĂ©alisĂ©e en maison d’enfant Ă  caractĂšre social auprĂšs de dix enfants et adolescents ĂągĂ©s de quatre Ă  13 ans. Les outils utilisĂ©s sont les entretiens lors de l’admission et du suivi et les dossiers sĂ©lectionnĂ©s sur le critĂšre principal de l’échec du placement en famille d’accueil. Pour l’analyse, nous avons construit une grille de lecture selon quatre axes des Ă©lĂ©ments sur la famille d’accueil, l’ñge de l’enfant au moment du placement, les raisons du dĂ©part ainsi que des Ă©lĂ©ments significatifs de l’histoire de l’enfant. L’observation des dix situations montre une intrication des problĂ©matiques anciennes et actuelles dans les systĂšmes familiaux biologiques et d’accueil. Elle permet de constater la rĂ©pĂ©tition traumatique dans les familles d’accueil de vĂ©cus non encore symbolisĂ©s dans la famille biologique. L’accueil de l’enfant en famille d’accueil se fait sur fond de violences manifeste et latente qui, tout en impactant la qualitĂ© du lien, dĂ©placent les conflits parentaux sur d’autres scĂšnes familiales voire institutionnelles. Il ressort que la famille d’accueil accueille non seulement un enfant Ă  protĂ©ger conformĂ©ment Ă  sa tĂąche primaire, mais aussi accueille ou est censĂ©e accueillir les ratĂ©s des prises en charge antĂ©rieures et de l’histoire de toute la famille biologique. Dans un autre registre, en plus de l’hĂ©ritage et de la complexitĂ© des liens psychoaffectifs, elle accueille un enfant imaginaire, en rĂ©sonance avec l’enfant imaginaire des parents biologiques. La famille d’accueil rejette la famille biologique, l’enfant rĂ©el et ainsi rejette l’objet mĂȘme de sa mission d’accueillir et de protĂ©ger l’enfant en difficultĂ©s. Cette Ă©tude nous montre donc que par-delĂ  l’enfant, la famille d’accueil est le rĂ©ceptacle des fantĂŽmes du passĂ© familial et que loin de rejeter l’enfant devenu insupportable, la rupture tĂ©moigne d’une difficultĂ© Ă  faire le deuil de l’enfant study examines the reasons of failure of placement of children and adolescents in host family. It highlights what is repeated and what moves from the biological family to the host family and to the institution as study was conducted about ten children and adolescents met in a house for children of social character. The tools used are interviews at admission and accompaniment and selected folders based on the primary endpoint of the failed investment in host family. For the analysis, we constructed a grid of reading in four areas elements of the host family, the age of the child at the time of the placement, the reasons for the departure from the host family and significant elements of the child's observation of the ten situations shows entanglement of past and current issues in biological and host family systems. It reveals the repetition of traumatic experiences in host families not yet symbolized in the biological life of the child in host family is a background of manifest and latent violence. It is impacting the quality of the relationship and moves parental conflict to other institutional or family scenes. It appears that the host family welcomes not only the child to protect in accordance with its primary task but also hosts or is supposed to host the failures of supported previous history of any biological another note, in addition of the complexity of affective links, it hosts an imaginary child, resonating with the imaginary child of biological parents. The host family rejects both the biological family and the child and thus rejects the real object of his mission to welcome and protect the child. This study shows that beyond the child, the foster family is the receptacle of the ghosts of family past and that far from rejecting the unbearable child, rupture reflects a difficulty to mourn the imaginary clĂ©sAppareil psychique familialConflit de loyautĂ©Enfant imaginaireRĂ©pĂ©titionKeywordsFamily psychic apparatusConflicting loyaltiesImaginary childRepetitionCited by 0View full textCopyright © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Larticle 3 de la loi scolaire parle de valeurs et en dĂ©finit quelques unes: complĂ©mentaritĂ© entre Ă©cole et famille: il n'y a pas de domaine rĂ©servĂ© ni Ă  l'Ă©cole ni aux parents, mais il y a un domaine oĂč l'action de l'Ă©cole est principale, celui de l'acquisition de connaissances, des techniques et des mĂ©thodes (aspect pratique).
Le fait que l'enfant soit exposer de maniĂšre rĂ©pĂ©ter Ă  la violence conjugale, ceci entraĂźne Ă  tout Ăąge de gros conflits de loyautĂ© envers les parents. L'enfant cherchera Ă  protĂ©ger le parent victime. Souvent les enfants sont expressĂ©ment impliquĂ©s dans le conflit parental sans avoir la moindre idĂ©e des consĂ©quences futures sur leur dĂ©veloppement l’adolescence, les enfants peuvent changer de camp et prendre le parti du parent agresseur, mĂ©prisant et humiliant mĂȘme l'autre qu’ils jugent inadĂ©quate. Il a Ă©tĂ© constatĂ© que les garçons se dĂ©tournent de leur mĂšres et s'approchent de leur pĂšres agresseurs. On pense probablement que les changements survenus Ă  cet Ăąge interagissent avec les diffĂ©rents modes Ă©ducatifs. Ainsi les filles peuvent adopter dans la suite une attitude de victimisationles garçons sont influencĂ©s et rĂ©pĂštent de façon transgĂ©nĂ©rationnelle une violence envers leur partenaire enfants et les adolescents qui ont vĂ©cu dans un contexte de violence familiale risquent plus de subir d’autres types de violences physiques que sexuelles, ils peuvent prĂ©senter des troubles du comportement plus conflit de loyautĂ© qu'apporte la violence conjugale, s'accentue lors de garde d'enfants exclusive ou alternĂ©e ou lors de visites pendant des vacance ou autre moment de l'annĂ©e. Les enfants se retrouvent dans l'emprise des adultes.
dansles interventions sociales ou thĂ©rapeutiques, des conflits de loyautĂ© peuvent apparaitre chez l’enfant ou adolescent lorsque l’investissement Ă©motionnel avec l’intervenant est vĂ©cu L'Ă©mission du 22 mai 2008Lorsque papa et maman sont incapables de s'occuper de leur enfant, celui-ci est placĂ© en institution ou de prĂ©fĂ©rence dans une famille d'accueil. Temps PrĂ©sent rend hommage Ă  ces familles qui se dĂ©vouent pour accueillir, parfois pendant des annĂ©es, des enfants enlevĂ©s Ă  leurs parents biologiques par dĂ©cision de justice. Parce que derriĂšre la façade d'un bonheur retrouvĂ©, se cachent souvent des traumatismes durables, des conflits de loyautĂ© et une douleur tenace, qui ont des rĂ©percussions sur l'enfant, ses parents biologiques... et sur la famille d'accueil. Temps PrĂ©sent a rencontrĂ© des familles qui accueillent des enfants placĂ©s par dĂ©cision de justice. Jeudi 22 mai 2008 RediffusĂ© le 30 juillet 2009Beaucoup moins chĂšre que l'institution, la famille d'accueil prĂ©sente aussi l'avantage de donner un cadre rassurant et stable Ă  l'enfant, souvent trĂšs perturbĂ© par les problĂšmes qu'il a vĂ©cus auparavant avec ses parents la famille d'accueil, c'est un nouvel enfant qui vient ensoleiller la vie aprĂšs la lune de miel initiale, la vie quotidienne ressemble souvent Ă  un enfer. L'enfant prĂ©sente des troubles insoupçonnĂ©s. Il doit rĂ©soudre son conflit de loyautĂ© entre ses parents et sa famille d'accueil; et surtout, les parents biologiques souvent, n'acceptent pas le la bonne volontĂ© initiale , l'envie de faire le bien», et la rĂ©alitĂ© du quotidien, la vie de la famille d'accueil peut virer au PrĂ©sent est allĂ© Ă  la rencontre de ces familles, admirables de dĂ©vouement mais dĂ©munies face aux traumatismes des enfants qui leurs sont le vendredi 23 mai 2008 Ă  1h30 et le lundi 26 mai 2008 Ă  10h30 et 15h00 sur reportage de Dominique ClĂ©ment et Roland TillmannsImage Patrick MounoudSon Benedikt FrĂŒttigerMontage Dan Marcoci CetteloyautĂ© est nĂ©cessaire. C’est une sorte de canevas sur lequel il va construire sa vie. Attention ! La communication des parents des copains entre eux est importante pour mieux suivre les enfants : on peut le faire pour dissiper des malentendus ou pour demander un conseil, discuter des mĂȘme choses.

On le sait, le systĂšme scolaire français ne parvient pas Ă  diminuer les inĂ©galitĂ©s sociales ; l’échec scolaire touche particuliĂšrement les enfants issus des familles dĂ©favorisĂ©es. Dans une rĂ©cente intervention Ă  l’AssemblĂ©e nationale sur la pauvretĂ© et l’école, Marie-Aleth Grard, vice-prĂ©sidente d’ATD Quart Monde, relevait ce qui selon elle "empĂȘche tant d'enfants dans notre systĂšme scolaire de rentrer dans l'apprentissage" le "conflit de loyautĂ©".La suite aprĂšs la publicitĂ© Le conflit de loyautĂ© est le fruit d’un dĂ©calage entre ce que l'enfant vit et entend Ă  l'Ă©cole et chez lui, lorsqu'il vit dans des conditions prĂ©caires. Le langage, les rĂšgles, les habitudes diffĂšrent d’un monde Ă  l’autre. "Il comprend qu'il n'est pas dans le modĂšle que ses parents lui apprennent", dit Marie-Aleth Grard. Le dilemme est le suivant "Je suis entre deux choix, je dois choisir, si je choisis cela, je refuse ou je rejette l’autre." L'enfant qui craint de trahir sa famille et son milieu peut, "de façon tout Ă  fait inconsciente, [ĂȘtre bloquĂ© dans ses] apprentissages". "On se foutait de moi" Ce dĂ©calage entre l’école et le foyer a Ă©tĂ© merveilleusement bien dĂ©crit par Annie Ernaux dans "les Armoires vides" 1974 et "la Honte" 1997, entre autres. L’écrivaine, fille d’ouvriers devenus petits commerçants, s’élĂšve socialement Ă  travers les Ă©tudes qui lui ouvrent la voie des suite aprĂšs la publicitĂ© L’école est pour elle le dĂ©clencheur d’une "honte sociale", sorte d’humiliation de classe, qui traverse ses ouvrages. "A l’école, je l’ai apprise, je l’ai sentie”, Ă©crit-elle. "On se foutait de moi, de mes parents." En primaire, Annie Ernaux est frappĂ©e par le poids des diffĂ©rences sociales, de tous ces codes et ce langage qui lui sont inconnus. "J’avais bien vu aussitĂŽt que cela ne ressemblait pas Ă  chez moi, que la maĂźtresse ne parlait pas comme mes parents [...]"Sa mĂšre oublie de la rĂ©veiller le matin, le petit-dĂ©jeuner n’est pas prĂȘt, un bouton doit ĂȘtre recousu et elle arrive en retard en classe, encore. A l’école, les normes de politesse de la classe moyenne sont Ă©rigĂ©es en Ă©vidence. En face, la petite fille, issue d’un milieu modeste, ne comprend pas ce qu’on lui suite aprĂšs la publicitĂ© "La classe pouffe. J’étouffe de colĂšre, tout ce cirque pour ça, pour rien, et, en plus, j’en savais rien ! 'Je ne savais pas mademoiselle ! – Vous devriez savoir !' Et comment ? Personne, jamais, ne me l’a dit, chez moi. On entre quand on a envie, personne n’est jamais en retard au cafĂ©. C’est sĂ»rement un moulin, chez chose me serre le cƓur, je n’y comprends rien, l’école, le jeu lĂ©ger, irrĂ©el se complique."Annie Ernaux dĂ©crit la violence symbolique engendrĂ©e par le dĂ©calage entre deux milieux. "J’ai laissĂ© mon vrai monde Ă  la porte et dans celui de l’école je ne sais pas me conduire." AprĂšs "Eddy Bellegueule" en finir avec la honte socialeLe prix Ă  payer de son extraction populaire est la honte sociale qui en rĂ©sulte quand elle finit par regarder ses parents avec le regard des dominants qu’elle a progressivement intĂ©grĂ©. Elle culpabilise. "Double solitude" Dans les annĂ©es 1990, Bernard Lahire, sociologue, a thĂ©orisĂ© le concept de "double solitude" ressentie par l’enfant en difficultĂ© scolaire. La premiĂšre est celle qu’il vit Ă  l’école oĂč seul, il doit affronter les exigences d’un univers nouveau, comme dĂ©crit par Annie Ernaux "Rien ou trĂšs peu de sa socialisation familiale antĂ©rieure ne l’a prĂ©parĂ© Ă  faire face aux demandes scolaires." La seconde est celle qu’il connaĂźt quand il rentre chez lui. "Il se trouve que, pour certains enfants, les 'produits scolaires' n'ont aucune 'valeur' sur le 'marchĂ© familial'." Une solitude que parvient Ă  faire tomber une partie des familles, note Bernard Lahire, "en donnant sens et valeur Ă  ce qui se vit Ă  l’école". RĂ©ussir et s’élever socialement peut ĂȘtre synonyme de trahison pour l'enfant, car cela signifie s’éloigner de son milieu. Il peut ne pas se sentir autorisĂ© Ă  le faire et promener sa solitude d’un monde Ă  l’ suite aprĂšs la publicitĂ© A l’évocation du "conflit de loyautĂ©", AngĂ©line, professeure des Ă©coles, se remĂ©more l'un de ses anciens Ă©lĂšves de CE1 d'une Ă©cole de la banlieue de Rouen. "Un garçon intelligent, vif, qui n'avait aucune difficultĂ© en maths, ni Ă  l'oral quand je l'interrogeais. Mais en lecture, il bloquait et ne dĂ©collait pas."La psychologue scolaire, appelĂ©e Ă  la rescousse, Ă©voque alors comme hypothĂšse celle du "conflit de loyautĂ©". Le pĂšre du petit garçon, originaire d'Afrique de l'Ouest, ne sait ni lire, ni Ă©crire... Craint-il inconsciemment de le "dĂ©passer" ? Marie-AgnĂšs Fontanier, alliĂ©e d'ATD Quart Monde, se souvient d'une famille de gens du voyage oĂč la culture de l'oral prime sur celle de l'Ă©crit, valorisĂ©e Ă  l'Ă©cole. Le pĂšre, qui ne savait ni lire, ni Ă©crire, jouait trĂšs bien de la musique, sans la connaissance du solfĂšge. "Les enfants Ă©taient tiraillĂ©s, ce savoir-lĂ  n'Ă©tant pas considĂ©rĂ© comme important Ă  l'Ă©cole. Devaient-ils suivre l'exemple du papa ?" Pierre Perier, sociologue et professeur en sciences de l'Ă©ducation, n'utilise pas le concept de "conflit de loyautĂ©", mais Ă©voque le "processus d'autorisation", par lequel l'enfant s'autorise Ă  ĂȘtre diffĂ©rent de ses parents et est, en miroir, autorisĂ© Ă  le devenir cf. la "triple autorisation" de Jean-Yves Rochex. Processus qui permet Ă  l'enfant de s'Ă©manciper sans avoir l'impression de renier son identitĂ© suite aprĂšs la publicitĂ© "Petite, je n’aimais pas l’école" A AngĂ©line, l'enseignante dont l'Ă©lĂšve bloquait sur l'apprentissage de la lecture, la psychologue scolaire conseille de travailler Ă©troitement avec ses parents. Elle convient avec eux de plus impliquer le pĂšre dans les devoirs Ă  la maison, de questionner davantage son fils sur ses journĂ©es. "Le papa Ă©tait en effet trĂšs fuyant avec nous, pas Ă  l'aise du fait de ses difficultĂ©s Ă  parler français", se remĂ©more-t-elle. Marie-Aleth Grard, auteure d’un rapport du CESE sur l’école en 2015, souligne que le lien entre parents et enseignants est effectivement primordial pour dĂ©nouer les "conflits de loyautĂ©". "Une relation d’adulte Ă  adulte, d'Ă©gale dignitĂ©, dans laquelle les parents sont considĂ©rĂ©s comme les premiers Ă©ducateurs." Elle balaie "Ce n’est pas vrai que les parents sont dĂ©missionnaires, tous veulent la rĂ©ussite de leurs enfants." En commission Ă  l’AssemblĂ©e, la vice-prĂ©sidente d’ATD Quart Monde a lu un tĂ©moignage emblĂ©matique du "conflit de loyautĂ©". La vidĂ©o de sa prise de parole, isolĂ©e par Brut, a beaucoup tournĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. Ce sont les mots d’une mĂšre isolĂ©e dont le dialogue avec un enseignant a permis une meilleure intĂ©gration de ses enfants Ă  l'Ă©cole La suite aprĂšs la publicitĂ© "Petite, je n’aimais pas l’école. A la fin du CP, je ne savais pas vraiment lire. Je passais de classe en classe sans avoir le niveau. Plus tard, j'emmenais mes propres enfants sans ĂȘtre vraiment convaincue qu’ils allaient apprendre quelque chose. [...] Je m’enfermais dans mon statut de mĂšre jour oĂč une enseignante Ă  la grille de l’école me demande 'Pourquoi on ne vous voit jamais ?' Peu Ă  peu elle m’a apprivoisĂ©e et cela a Ă©tĂ© ensuite des contacts rĂ©guliers. Je me suis mise alors Ă  parler Ă  l’école, avec d’autres mamans dans mon immeuble, puis on a commencĂ© Ă  s’attarder pour bavarder Ă  la sortie de l’école. J’ai peu Ă  peu pris de l’ trouve ça bizarre mais j’ai appris que mes enfants commençaient Ă  aimer l’école." "J'avais une peur bleue..." Ce rapport douloureux Ă  l'Ă©cole de la part d'un ou des parents est une constante du "conflit de loyautĂ©", confirme Ă  Rue89 Marie-Aleth Grard. C'est la peur d'ĂȘtre jugĂ© par l'enseignant, le souvenir d'un parcours scolaire difficile, la honte de ne pas avoir les codes... "Comme l’enfant n’a pas les mĂȘmes vĂȘtements que les autres, il y a aussi la peur d'ĂȘtre montrĂ© du doigt et Ă©ventuellement de faire l’objet d’un signalement Ă  l’école", ajoute la vice-prĂ©sidente d'ATD. "Ils savent que la menace existe, ils l'ont parfois eux-mĂȘmes vĂ©cu." Pour certains, le blocage est quasi physique ce sont les parents qui n'osent pas pĂ©nĂ©trer dans l'enceinte de l'Ă©tablissement, ou aborder l'enseignant au suite aprĂšs la publicitĂ© A l'image de ce parent qui apprĂ©hende de voir la maĂźtresse, "avant mĂȘme de rentrer dans l'Ă©cole" son tĂ©moignage a Ă©tĂ© recueilli par le mouvement ATD Quart Monde "Comme si j’avais une certaine crainte d’elle. Pourtant, elle ne m’a rien fait du tout Ă  part me regarder... comme si j’étais une mauvaise mĂšre."Un autre parent raconte qu'il pensait "que le monde professionnel Ă©ducatif, c’était des grandes phrases, des grandes formulations, parce qu'[il] ne connaĂźt pas du tout". "J’avais une peur bleue d’aller vers eux, parce que je ne voulais pas me montrer avec ce manque de connaissances de tout ça, parce que les enfants ils n’auraient pas Ă©tĂ© fiers de moi, qu’ils disent tiens maman elle a Ă©tĂ© parler, ils ont dit ça sur elle
"Effet de distance Pierre Perier parle d'un "effet de distance double" entre parents et enseignants les premiers intĂ©riorisent une image dĂ©valorisĂ©e d'eux-mĂȘmes ; les seconds, peu prĂ©parĂ©s Ă  certains publics, ne savent pas comment les regarder. L'un comme l'autre sont habitĂ©s par des stĂ©rĂ©otypes sociaux. JĂ©rĂŽme, directeur d'Ă©tablissement Ă  Trappes, dit qu'il est essentiel de "descendre du piĂ©destal sur lequel sont installĂ©s de nombreux professeurs pour se mettre au niveau des parents, ĂȘtre dans la bienveillance et la comprĂ©hension". La suite aprĂšs la publicitĂ© "Je rĂ©pĂšte souvent Ă  mes Ă©quipes 'attention Ă  votre posture devant les familles !'""Les enseignants ne sont pas formĂ©s Ă  connaĂźtre les milieux sociaux", ajoute Marie-Aleth Grard. "Moi si je n’avais pas 35 ans de compagnonnage, je serais incapable de comprendre la grande pauvreté  Leur quotidien est tellement diffĂ©rent." Pour que l'enfant puisse s'investir dans son apprentissage, il existe un enjeu de rĂ©ciprocitĂ©, relĂšve Pierre Perier. "L'Ă©change de reconnaissance est essentiel", poursuit le sociologue, pour soutenir l'investissement de l'enfant dans l'apprentissage et l'appropriation du savoir scolaire. "L’école est aussi un lieu structurant d’intĂ©gration et de sociabilitĂ© des parents", ajoute Pierre Perier."ParitĂ© d'estime" En 2015, le CESE recommandait, lorsqu'un enfant se retrouve dans un conflit de loyautĂ©, d'accueillir ses parents dans des moments informels. "Ça paraĂźt complĂštement banal et pourtant il faut oser le faire", insiste Marie-Aleth Grard. Il faut pouvoir s'adapter aux horaires des parents, parfois hachĂ©s par le travail, ou trouver d'autres modalitĂ©s de communication. Un exercice d'Ă©quilibriste. La suite aprĂšs la publicitĂ© La vice-prĂ©sidente d'ATD cite en exemple Catherine Hurtig-Delattre, une enseignante et directrice d’une Ă©cole maternelle qui prĂŽne la coĂ©ducation. Depuis des annĂ©es, celle-ci prend le temps de rencontrer les parents de ses Ă©lĂšves en dĂ©but d'annĂ©e, pour tisser des liens de confiance. Elle ne les convoque pas, elle les invite systĂ©matiquement. Ils sont conviĂ©s de nouveau pour un bilan, en fin d'annĂ©e. "Moi Ă  terme, ce que je cherche Ă  construire [...] c'est la paritĂ© d'estime, c'est-Ă  dire que je gagne l'estime du parent en tant que professionnelle, qu'il me reconnaisse comme une experte [...] et que moi aussi je construise l'estime du parent", explique-t-elle dans une sĂ©rie de vidĂ©os. Comment aborder cette mĂšre qui n'ose pas entrer dans l'enceinte de l'Ă©cole ? Comment mettre en confiance ce papa fuyant ? C'est aussi sur ces questions-lĂ  que s'endorment des enseignants.

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